Menu

Casamance : 55 000 enfants sans état civil, le gouvernement lance un plan d’urgence


En Casamance, des milliers d’enfants grandissent sans existence légale, faute d’un acte de naissance. Ce fléau administratif, qui touche particulièrement les départements de Bignona, Oussouye et Ziguinchor, entrave leur accès aux droits fondamentaux tels que l’éducation et la santé. Face à cette situation alarmante, le gouvernement a décidé d’agir en urgence.
Lors d’une réunion interministérielle, le Premier Ministre Ousmane Sonko a mis en lumière « le besoin urgent de 55 041 actes de naissance recensés en Casamance » et a ordonné « l’accélération du traitement des requêtes par les tribunaux », ainsi que « l’établissement d’un calendrier d’apurement des dossiers en souffrance ». Cette initiative s’inscrit dans le cadre du "Plan Diomaye pour la Casamance", visant à améliorer la situation sociale et administrative de la région.
Des conséquences dramatiques pour les enfants sans état civil
Sans acte de naissance, ces enfants se retrouvent exclus du système scolaire officiel et ne peuvent pas se présenter aux examens nationaux. « De nombreux élèves en fin de cycle primaire, au BFEM ou au baccalauréat risquent de ne pas pouvoir poursuivre leur cursus », déplore un enseignant de Ziguinchor.
Au-delà de l’éducation, l’absence d’état civil complique également l’accès aux soins médicaux et aux services sociaux. Dans certaines zones reculées, les familles, souvent mal informées, ne déclarent pas les naissances par manque de sensibilisation ou en raison de l’éloignement des centres d’état civil.
Pour pallier ce problème, le gouvernement prévoit plusieurs mesures : Organisation de campagnes d’enregistrement massives avec des audiences foraines pour régulariser la situation des enfants concernés. Mise en place d’un plan d’actions spécifique pour les élèves sans pièces d’état civil, afin de leur permettre de passer leurs examens en 2025.
Déploiement de volontaires du Service civique national pour accompagner les familles dans les démarches administratives. Lutte contre la fraude documentaire afin de sécuriser les registres d’état civil.
Le Premier Ministre a insisté sur la nécessité d’une coordination entre les ministères concernés, notamment ceux de la Justice, de l’Éducation et de l’Intérieur, pour assurer la réussite de ce plan.





Flux RSS

Inscription à la newsletter



« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.