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Casamance "autonome" : la réponse musclée d’Ousmane Sonko à l’auteure française Séverine Awenengo Dalberto


La Casamance, une région marquée par des décennies de conflit entre l'armée et une rébellion indépendantiste, est au cœur d'une nouvelle controverse. En campagne électorale dans son fief de Ziguinchor, Ousmane Sonko a réagi aux propos de l’historienne française Séverine Awenengo Dalberto, chercheuse au CNRS, qui soutient dans son ouvrage intitulé *L’idée de la Casamance autonome : Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal*.

« On a entendu parler d’un livre écrit par une Française. J’en ai discuté avec le Président, et ce livre-là, personne n’en fera la promotion ici au Sénégal. Il ne sera ni autorisé ni commercialisé », a-t-il déclaré fermement. Il a ensuite ajouté : « Si cette Française veut écrire, qu’elle se concentre sur des sujets concernant la France, comme la Corse ou la Nouvelle-Calédonie. Elle n’a pas à écrire sur le Sénégal. »

Soupçonnant des motivations politiques derrière cette publication sur un sujet aussi sensible, Sonko a interpellé l’État français : « Je veux dire à la France que je ne comprends pas ce qui se cache derrière cette affaire. La France avait déjà confirmé dans les années 1990, avec Jacques Charpy, que la Casamance faisait intégralement partie du Sénégal. Aujourd’hui, avec un régime pro-Sénégalais, on nous sort ce livre. Et comme ils ne peuvent plus parler d’indépendance, ils glissent vers le terme d’autonomie. » Il a martelé : « Nous sommes un État unitaire, et du nord au sud, de l’est à l’ouest, les mêmes lois s’appliquent sur tout le territoire national. »

En réponse, l’auteure, dont le livre est édité par Karthala, s’est défendue en affirmant : « Depuis l'annonce de la sortie de mon ouvrage, des commentaires infondés et malveillants circulent sur son contenu et mes intentions. » Elle a assuré que « l’ouvrage ne vise aucunement à raviver les fractures, comme certains le craignent. Mon travail est strictement historique ». Ces explications n’ont toutefois pas convaincu Ousmane Sonko.





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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.