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Les dépenses militaires de l’Afrique ont augmenté de 3% en 2024, à 52,1 milliards $ (Sipri)


La hausse des dépenses militaires en Afrique est essentiellement tirée par la course à l’armement entre l’Algérie et le Maroc. Ces deux pays du Maghreb représentent plus de la moitié du total des dépenses de l’ensemble du continent.

Les dépenses militaires cumulées des pays africains ont atteint 52,1 milliards de dollars en 2024, enregistrant ainsi une augmentation de 3% par rapport à 2023, selon un rapport publié le lundi 28 avril 2025 par l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

Sur ce total, l’Afrique du Nord accapare la part du lion avec 30,2 milliards de dollars, soit une hausse de 8,8% comparativement à l’année précédente.

L'Algérie et le Maroc représentent ensemble 90% du total des dépenses militaires de la sous-région Afrique du Nord en 2024. Les tensions croissantes liées au Sahara occidental, un territoire non autonome disputé depuis des décennies entre le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario soutenus par Alger, sont le catalyseur de la course à l’armement entre ces deux pays du Maghreb.

Alimentées par les revenus des hydrocarbures, les dépenses de l'Algérie ont augmenté de 12% l’an passé pour atteindre 21,8 milliards de dollars. Après deux baisses annuelles consécutives, le Maroc a, quant à lui, augmenté ses dépenses militaires de 2,6% en 2024, à 5,5 milliards de dollars.
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En Afrique subsaharienne, les dépenses militaires se sont établies à 21,9 milliards de dollars durant l’année écoulée, ce qui représente une baisse de 3,2% par rapport à 2023. Ce repli s’explique essentiellement par la baisse des dépenses de l'Afrique du Sud, du Nigeria et de l'Ethiopie.
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Les dépenses militaires de l'Afrique du Sud ont, en effet, diminué pour la quatrième année consécutive, pour se situer à 2,8 milliards de dollars l’an passé, soit 6,3% de moins qu'en 2023. Cette réduction s'aligne sur la stratégie budgétaire de la nation arc-en-ciel, qui consiste à donner la priorité à la stimulation de la croissance économique et à l’amélioration des services sociaux plutôt qu'aux dépenses militaires.

Des hausses à deux chiffres dans la région du Sahel

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui sont dirigés par des militaires depuis les coups d'Etat survenus en 2021, 2022 et 2023 respectivement, ont alloué un total de 2,4 milliards de dollars à leurs armées en 2024.

Les dépenses militaires du Mali ont augmenté de 38% au cours de la période 2020-24, celles du Burkina Faso de 108% entre 2021 et 2024 et celles du Niger de 56% entre 2022 et 2024.

Le Tchad a également augmenté ses dépenses militaires de 43% en 2024, à 558 millions de dollars.

A l’échelle mondiale, les dépenses militaires ont atteint 2718 milliards de dollars en 2024, une augmentation de 9,4 % en termes réels par rapport à 2023. Il s’agit de la plus forte hausse annuelle jamais enregistrée depuis au moins la fin de la guerre froide. Les dépenses militaires ont augmenté dans toutes les régions du monde, avec une hausse particulièrement rapide en Europe et au Moyen-Orient, en raison des conflits en cours. Les cinq plus grands dépensiers (Etats-Unis, Chine, Russie, Allemagne et Inde) concentrent 61% du total mondial, avec des dépenses combinées s’élevant à 1635 milliards de dollars.
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La part des dépenses militaires dans le PIB mondial est ainsi passée de 2,3% du PIB en 2023 à 2,5% en 2024. Les pays touchés par un conflit armé (définis comme ceux qui ont enregistré plus de 1000 décès liés à un conflit au cours de l'année) ont consacré en moyenne 4,4% de leur PIB aux armées contre 1,9% dans les pays non impliqués dans des conflits armés.

Les pays qui affichent le ratio dépenses militaires/PIB le plus élevé au monde sont l'Ukraine (34%), Israël (8,8%) et l'Algérie (8%).

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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.