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MEDIAS: Après l'opposition, le pouvoir arrête un journaliste critique


Un journaliste directeur d'un site d'informations critique du pouvoir au Sénégal a été arrêté dimanche à Dakar par la police, a appris l'AFP auprès d'une association d'organisations de presse et d'une source policière. Pape Alé Niang, qui dirige le site d'informations privé Dakar Matin, est célèbre au Sénégal par ses chroniques régulières sur l'actualité.

Il a été arrêté mais «le motif demeure pour le moment inconnu», a affirmé dans un communiqué la Coordination des associations de presse (CAP), qui regroupe des organisations de la presse locale. Elle compte «apporter toute l'assistance requise» au journaliste et a commis «un avocat» pour le défendre. L'arrestation «est confirmée», a déclaré à l'AFP une source policière, sans en préciser la raison.

«Violence policière»

Le journaliste se trouvait dimanche dans les locaux du commissariat central de Dakar, selon la source policière et des médias locaux. Par ailleurs, une vidéaste du site d'information Buur News, Fatou Dione, a été victime de «violence policière» samedi lors d'une manifestation interdite à Dakar, a dénoncé la CAP dans un communiqué. La journaliste s'est «évanouie au moment où les forces de l'ordre sont venues l'évacuer avec une brutalité inouïe», a ajouté la CAP.

Une vingtaine de personnes arrêtées samedi après-midi, lors de cette manifestation interdite par le préfet de Dakar, étaient toujours en détention dimanche, selon la presse. La manifestation, à l'initiative d'un collectif formé notamment d'activistes, visait à réclamer la libération de «détenus politiques», des personnes en prison depuis plusieurs semaines et présentées dans la presse comme proches de l'opposition. Le Sénégal occupe la 73e place sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse établi en 2022 par l'ONG Reporters sans frontières (RSF).


Sambou Biagui




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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.