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Réforme de l’état civil : Ousmane Sonko propose la gratuité des actes de naissance, décès, mariage et divorce


Le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé, ce mardi 18 mars 2025, une réunion interministérielle consacrée à l’état civil. À l’issue des discussions, plusieurs mesures ont été arrêtées pour moderniser et sécuriser le système d’état civil au Sénégal, confronté à de nombreux défis.

Un état des lieux

Le diagnostic de l’état civil sénégalais révèle de nombreuses insuffisances : 409 789 élèves sans acte de naissance, des centres inadaptés, une fraude documentaire préoccupante, un manque de personnel qualifié et une faible déclaration des mariages et décès, notamment dans les régions de Kolda, Sédhiou et Kaffrine.

Face à ces dysfonctionnements, le gouvernement a décidé d’agir en profondeur à travers le programme NEKKAL, un plan d’appui au renforcement du système d’information de l’état civil.

Des mesures fortes

Le Premier ministre a engagé les ministres compétents ces principales mesures :
  • Possibilité de gratuité des déclarations d’état civil et des jugements afférents, avec une étude confiée aux ministères concernés.
  • Accélération de la digitalisation intégrale de l’état civil, en l’intégrant aux projets prioritaires de la New Deal technologique.
  • Mise en place d’un système d’interopérabilité entre les services de l’état civil, la justice, la santé et l’éducation.
  • Plan d’actions pour la régularisation des citoyens sans état civil, à mettre en œuvre sur la période 2025-2026.
  • Amélioration du traitement des actes d’état civil pour la diaspora, avec un renforcement des services consulaires.
  • Détection précoce des élèves sans acte de naissance, notamment dès leur admission en école et dans les daaras, pour assurer leur régularisation.
  • Prise en charge immédiate des élèves sans pièces d’état civil candidats aux examens, avec un règlement ponctuel pour l’année 2025 et une solution structurelle d’ici fin décembre.
  • Régularisation des 55 041 actes de naissance en attente en Casamance, dans le cadre du Plan Diomaye.
  • Engagement des volontaires du Service civique national pour appuyer les campagnes de déclaration des naissances, avec la participation des acteurs communautaires.
  • Renforcement de la lutte contre la fraude documentaire et audit des projets de digitalisation de l’état civil.
  • Adoption prochaine d’un projet de loi sur l’informatisation de l’état civil et d’un décret portant sur la reconstitution des registres.
Ces mesures visent à garantir un accès universel à l’état civil, à sécuriser les documents officiels et à faciliter l’inclusion sociale de milliers de Sénégalais.





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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.