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Abdoulaye Alioune Sylla : cinq choses à savoir sur le procureur du Pool judiciaire financier


Dans son édition de ce mercredi 5 mars, L’Observateur a tracé la trajectoire du chef du parquet qui fait l’actualité avec la traque des présumés crimes économiques commis sous Macky Sall. Extraits.

1. Rouleau compresseur

Abdoulaye Alioune Sylla a été nommé procureur du Pool judiciaire financier (PJF) en août 2024. L’Observateur rapporte qu’après seulement quelques mois en poste, «il prend en main 91 dossiers, ordonne la saisie de 2,5 milliards de francs CFA et transmet 87 affaires aux juges d’instruction». Un véritable rouleau compresseur.

2. Imperméable aux pressions

«Quand j’entends certains dire que c’est le Premier ministre, Ousmane Sonko, qui lui dicte ses décisions, je ris tout simplement. Je pense que le vrai clash entre lui et les nouvelles autorités viendrait le jour où quelqu’un essaierait de l’appeler pour lui donner des injonctions sur une affaire quelconque. Il est trop fier et jaloux de son indépendance.» Si l’on en croit son auteur, un magistrat, ce témoignage anonyme recueilli par L’Observateur, vaut mise en garde pour les autorités politiques qui seraient tentées d’instrumentaliser le procureur du PJF.

3. Bofa Bayotte

En tant que procureur de Ziguinchor à l’époque, Abdoulaye Alioune Sylla avait lancé les poursuites contre les suspects de la tuerie de Bofa Bayotte, qui a coûté la vie à treize jeunes de cette localité du Sud. «Dix-huit jours après la tragédie, rembobine L’Observateur, il [prend la parole] et annonce une série d’arrestations. Il met en cause des figures proches du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).» Ces actes posés, il sera ensuite affecté à la tête du parquet de Kaolack.

4. Kaolack

Le procureur du PJF est issu de la promotion 1997-1999 de l’ex-École nationale d’administration et de magistrature (ENAM). Il a débuté sa carrière de magistrat à Kaolack comme substitut du procureur. Il sera ensuite délégué du procureur à Rufisque. Il sera pour la première fois procureur de la République à Louga. Le magistrat sera ensuite en poste à Dakar, à Ziguinchor, encore à Kaolack puis à Saint-Louis avant de devenir avocat général délégué à la Cour suprême. Il a rejoint le PJF en provenance de la Haute juridiction.

5. «Obsession du détail»   

Ceux qui ont croisé la route de Abdoulaye Alioune Sylla le décrivent, selon L’Observateur, «rigoureux», «méthodique», animé par «l’obsession du détail». «Il a une rigueur rare dans l’analyse des dossiers, appuie un avocat ayant requis l'anonymat. Chaque détail compte pour lui. Il ne se contente pas de preuves fragiles, il veut des charges solides, des enquêtes complètes avant d’engager des poursuites.»





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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.