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Accusations graves contre l'opposition: Quand en 2011, le procureur accusait Therese Diouf et Cie de Coup d'Etat contre Wade

Pour tuer son chien, on l'accuse de rage. L'Etat semble faire de cet adage la sienne. En effet, il est à constater et à relever qu'à chaque fois que le pouvoir est esseulé, les autorités trouvent des paraboles pour se sortir des filets de l'opposition. Senghor l'a fait avec Mamadou Dia Président du conseil. En effet, en 1962, le président Léopold Sedar Senghor fait arrêter puis condamner son Premier ministre, Mamadou Dia, et quatre de ses ministres, pour tentative de Coup d'Etat. En 2011, Abdoulaye Wade, à travers son ministre de la justice et le procureur fait arrêter près de dix responsables dont Therèse Faye de l'APR et actuelle Directrice du FONGIP. L'actuel régime dirigé par Macky Sall à travers son procureur vient d'annoncer avoir arrêté des responsables de Pastef de Ousmane Sonko d'insurrection, des troubles à l’ordre public, d'atteinte à la sûreté de l’Etat entre autres chefs d'inculpation.

Retour sur cette histoire de tentative de coup d'Etat contre le responsables de l'opposition en 2011 au début des contestation contre le 3e mandat de Abdoulaye Wade.



Lors de la tension politique en 2011 à quelques mois de la présidentielle de 2012, entre le PDS et ses alliés de la coalition SOPI contre l’opposition réunie au sein de Benno siggil Sénégal, le pouvoir avait accusé des jeunes et responsables de l’opposition de tentative de coup d’Etat. Le Ministre de la Justice d’alors Cheikh Tidiane Sy avait ainsi fait une déclaration le 18 mars 2011, veile de la célébration de l’alternance le 19 mars.

Atteinte à la sûreté de l’Etat, conspiration, excitation à la guerre civile, atteinte aux institutions, manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves», voici les accusation qui avaient été porté contre des opposants par le pouvoir en place . La police et la gendarme avait effectué ainsi « sur demande du Gouvernement, le ministre avait saisi le Procureur de la République près le Tribunal Régional hors-classe de Dakar à l’effet de prendre des mesures conservatoires et de requérir l’ouverture d’une information contre certains individus qui, par conspiration matérialisée par des réunions et par constitution d’armes et de matériel de sabotage, ont décidé de créer des troubles graves en certains endroits de Dakar, le 19 mars 2011, anniversaire de l’Alternance. L’objectif avoué des comploteurs est de créer des troubles pour amener les citoyens à sortir massivement dans les rues, créer des désordres et des violences pour le renversement du régime » avait révélé le Ministre d’Etat Cheikh Tidiane Sy.

Selon le ministre de la justice Chekh Tidiane Sy « des informations précises et concordantes nous sont parvenues, faisant état de différentes réunions organisées par les jeunes de Benno Siggil Sénégal, des groupements d’artistes, mouvements étudiants et leaders politiques, respectivement au Centre Social des Parcelles Assainies ». Selon le Ministre de la Justice, «deux réunions se sont tenues, les 13 et 17 mars 2011 de 16h00 à 19h00, respectivement, au Centre Social des Parcelles Assainies et au Siège du Mouvement Tekki sis à la Patte d’Oie sous la présidence de M. Cheikh NDAO responsable des fans club de Walf fadjrï et Moustapha Ndiarré FAYE, responsable du Mouvement National des Étudiants Socialistes (MNES), en présence d’une vingtaine de responsables de mouvements de Jeunes parmi lesquels Thérèze Faye, Arona Seck, Hervé MBalo, Cheikh Bamba, Ibrahima Ba, Demba Seydi, Cheikh NDao, Bouba Diakité, à l’effet de planifier un dispositif précis de subversion active et de déstabilisation des Institutions par la violence ». Selon les éléments qui sont à la disposition des enquêteurs, avait révélé le ministre, les présumés comploteurs avaient décidé «de former des Groupes de quinze personnes chargées d’ouvrir des actions violentes, l’une à la Corniche, l’autre au niveau du Canal de la Gueule Tapée derrière la Cité Claudel, et la troisième au Point E, à hauteur de la Direction des Statistiques. Des actions de même nature seraient perpétrées dans certaines villes intérieures telles que Bambey, Saint Louis, Diourbel, Kaolack et d’ailleurs».
Le Procureur de la République de l’ époque avait dit avoir interpelé des individus «identifiés comme membres du complot. Des mandats sont délivrés, avec ordre à la police et à la gendarmerie de procéder à l’interpellation des suspects et de les déférer à son Parquet

Les chefs d’accusation
Atteinte à la sûreté de l’Etat (art. 80 du CP), conspiration, complot (art. 72), excitation à la guerre civile (art. 79), atteinte aux institutions, manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves (art. 80).
 

Sambou Biagui




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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.