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La BDK et l’opération des 117 milliards, trois jours après la présidentielle de mars 2024


La BDK et l’opération des 117 milliards, trois jours après la présidentielle de mars 2024
Une opération financière suspecte a eu lieu trois jours après l'élection présidentielle de 2024 au Sénégal. La Banque de Dakar a reçu six Certificats nominatifs d'obligations (CNO) d'une valeur de 117,16 milliards de FCFA, utilisés pour régler une dette.
L'opération, réalisée dans un cadre inhabituel et juste avant l’installation du nouveau gouvernement, soulève des questions sur sa légalité et son but. Elle pourrait forcer les nouvelles autorités à accepter une dette importante. Une enquête approfondie est nécessaire pour vérifier la conformité de cette transaction.
Les CNO émis par le gouvernement sortant avaient pour justification officielle le financement de dépenses prioritaires. Cependant, l'opération, survenue le 27 mars 2024, soit trois jours après l'élection de Bassirou Diomaye Faye, soulève des doutes quant à son cadre réglementaire. En temps normal, ces certificats sont destinés à la conversion ou à la reconnaissance d’une dette envers des entités morales, mais la procédure utilisée semble s'être affranchie des circuits financiers conventionnels.
D'après Libération, il s'agirait d'un montage de titrisation visant à solder une dette de 121,2 milliards de FCFA en empruntant à la BDK avec la participation de plusieurs banques. Ce dispositif impose un surcoût significatif à l'État, qui devra rembourser la somme empruntée avec des intérêts considérables.
L’un des points les plus intrigants de cette transaction réside dans son timing. Pourquoi cette opération a-t-elle été menée dans l’entre-deux de la transition politique, juste avant l’installation du nouveau gouvernement ? Selon Libération, cette manœuvre pourrait avoir été conçue pour contraindre les nouvelles autorités à endosser une dette massive, difficilement contestable. En verrouillant ces engagements financiers, le gouvernement sortant aurait ainsi limité la marge de manœuvre de la nouvelle administration.
Face à ces révélations, de nombreuses questions demeurent en suspens. L’origine exacte des prêts doit être clarifiée, ainsi que la légitimité des créances associées. Le processus de création des CNO a-t-il respecté les procédures en vigueur ? Une vérification minutieuse s’impose afin de déterminer si cette transaction a été réalisée en toute conformité avec la loi.





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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.