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Mamadou Ibra Kane, CDEPS : « Ça fait 5 ans que les entreprises de presse sont en difficulté »


Mamadou Ibra Kane, président du patronat de la presse sénégalaise, le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) était l’invité du Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3 Iradio. Face à Aïssata Ndiath, il a évalué l’état actuel des médias privés. « Depuis le Covid-19, où les entreprises de presse ont perdu environ 70% de leur chiffre d’affaires, les entreprises de presse sont en situation de quasi-faillite. N’importe quel autre secteur qui perdrait 70% de son chiffre d’affaires, ça veut dire que véritablement, ça ne va pas. C’est donc depuis la période de Covid-19 jusqu’à aujourd’hui, donc durant 5 ans pratiquement, que les entreprises de presse sont en difficulté. Et malheureusement, les entreprises de presse n’ont pas bénéficié des fonds publics mis en place par l’État du Sénégal pour amoindrir l’impact du coronavirus. Il n’y a pas eu un fonds destiné à la presse parmi les mille milliards de francs CFA qu’on a tant chantés. Cela découle en réalité du fait qu’au Sénégal, de l’indépendance à aujourd’hui, sous Macky Sall, sous Diomaye Faye, la presse n’est pas considérée comme un secteur stratégique, comme un secteur névralgique », déplore-t-il.
Selon lui, les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, … bénéficient d’un accompagnement de l’État. « Accompagnement de l’État par une fiscalité spécifique, par un financement spécifique, par un encadrement juridique spécifique. C’est ça qui n’existe pas pour le secteur de la presse. Quand on parle d’accompagnement du secteur de la presse, c’est comme on le fait, par exemple, pour l’agriculture. Il y a des financements spécifiques à des taux qu’on appelle des taux bonifiés, c’est-à-dire des taux qui sont inférieurs aux taux des banques commerciales. Quand on dit en réalité que la presse est un secteur névralgique, un secteur stratégique, c’est qu’aucun État au monde ne peut vivre sans presse. Aucune démocratie au monde ne peut se développer sans presse. Nous, au Sénégal, nous avons eu la chance d’avoir une presse qui nous a permis des alternances politiques. Ces alternances politiques-là, ça veut dire que c’est bénéfique pour le Sénégal parce que dans d’autres pays où il n’y a pas d’alternance politique, il y a des situations de guerre civile quasi permanente », dit-il.





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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.