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Mamadou Ibra Kane tacle Aliou Sall : « Il ne comprend rien aux médias »


Le ton est monté ce dimanche sur le plateau de l’émission « Jury du Dimanche ». Invité de l’émission, Mamadou Ibra Kane, président du Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS), a lancé une charge virulente contre le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Aliou Sall. Il l’accuse d’incompétence dans la gestion d’un secteur qu’il juge au bord de l’effondrement. « Si maintenant j’estime que le ministre est incompétent, comme je le dis souvent en wolof, c’est un grand “tchouné”. Ce n’est pas l’insulter, c’est dire qu’il ne comprend rien aux médias ni à leur rôle stratégique dans un État. Il est en train de s’embourber dans une lutte contre les médias qui n’a pas sa raison d’être », a-t-il déclaré.
 
Revenant sur la crise de la presse, Mamadou Ibra Kane souligne que les signaux sont au rouge, marqués par des crises financières, une absence de vision et des mesures jugées arbitraires. « La récente suspension par la Cour suprême d’un arrêté du ministère ordonnant la cessation de diffusion de 381 médias est un exemple éloquent de dérive administrative », affirme-t-il. Et d’ajouter : « Imaginez le nombre d’emplois et de salaires supprimés ! Des milliers de personnes impactées par une décision bâclée. Il faut davantage de rigueur et de concertation. »
 
Crise économique
 
Le président du CDEPS a également remis sur la table l’affaire des décodeurs EXCAF, qu’il qualifie de « crime économique ». Il pointe du doigt la nouvelle direction de la Télédiffusion du Sénégal (TDS-SA), accusée d’avoir signé un contrat de distribution avec une société malienne en violation des conventions existantes. « Même si cette entreprise est membre de l’UEMOA et de la CEDEAO, elle ne peut se substituer à EXCAF sans rupture de contrat et sans base légale. Où est passée la défense de l’intérêt national ? » s’est-il indigné.
 
Malgré les critiques, Mamadou Ibra Kane salue le deuxième appel au dialogue lancé récemment par le président de la République, espérant qu’il débouche sur de véritables réformes. « Ce dialogue est une chance à saisir. Il est temps de reconstruire notre secteur sur des bases solides, avec des textes appliqués, des institutions crédibles et des acteurs responsables. »
 
 
 





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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.