Menu

Rencontre avec Diomaye Faye : Abdou Diouf, gardien discret de l’âme républicaine sénégalaise


Le dimanche 23 mars 2025, l’ancien président du Sénégal, Abdou Diouf, a reçu la visite de l’actuel chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, à Dakar, dans un cadre qui dépasse la simple courtoisie pour revêtir une portée symbolique forte. Cette rencontre fait écho à une précédente visite de Faye à Diouf, le 20 juin 2024, lors de son déplacement en France pour le Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales. À cette occasion, le jeune président, alors fraîchement élu, avait salué la sagesse et l’expérience de son aîné, priant pour sa longévité afin qu’il continue d’éclairer le Sénégal de ses conseils. 
 
 
Aujourd’hui, cette nouvelle entrevue à Dakar, à laquelle s’ajoute l’annonce d’une visite prochaine du Premier ministre Ousmane Sonko, met en lumière une forme de continuité républicaine et consacre Abdou Diouf comme une figure tutélaire, un sage patriarche respecté au-delà des clivages politiques.
 
 
La rencontre entre Bassirou Diomaye Faye, plus jeune président de l’histoire sénégalaise à 44 ans, et Abdou Diouf, qui a dirigé le pays de 1981 à 2000, incarne un pont entre deux époques. Faye, porté au pouvoir en mars 2024 sur un programme de rupture et de souveraineté, pourrait sembler éloigné de cette génération d’hommes d’État. Pourtant, en multipliant les gestes de déférence envers Diouf, il témoigne d’un respect pour l’héritage républicain et d’une volonté de s’inscrire dans une continuité institutionnelle, même dans un contexte de changement.
 
 
 
Abdou Diouf, un patriarche discret et fédérateur
 
 
Ce qui frappe dans la posture d’Abdou Diouf, c’est sa capacité à rester en bons termes avec ses successeurs tout en se tenant à distance des affaires intérieures du Sénégal depuis son départ du pouvoir. Après avoir quitté la présidence, Diouf s’est installé en France et a occupé le poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie de 2002 à 2014, consolidant son statut d’homme d’État d’envergure internationale. Contrairement à d’autres anciens dirigeants africains qui ont cherché à peser sur la politique nationale après leur mandat, Diouf a opté pour une réserve exemplaire. Il n’a ni critiqué publiquement ses successeurs ni tenté de s’ériger en faiseur de rois, préférant incarner une figure de sagesse et de neutralité.
 
 
Cette retenue lui vaut aujourd’hui d’être perçu comme un patriarche bienveillant, un recours moral pour une nation souvent secouée par des crises politiques. Lors de sa visite en juin 2024 en France, Faye avait loué « la sagesse et les conseils avisés » de Diouf, soulignant son rôle de guide spirituel et intellectuel. 
 





Flux RSS

Inscription à la newsletter



« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.