Menu

« Une presse libre ne peut exister si elle est soumise à des pressions économiques ou politiques », selon le SG du SYNPICS


« Une presse libre ne peut exister si elle est soumise à des pressions économiques ou politiques », selon le SG du SYNPICS
 Lors de la traditionnelle remise du cahier de doléances au Président de la République, le Secrétaire général du Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS), a captivé l’attention de l’Assemblée nationale, du Président Bassirou Diomaye Faye, du Premier ministre Ousmane Sonko, des membres du gouvernement et des centrales syndicales avec un discours vigoureux et résolument tourné vers l’avenir de la presse sénégalaise.
Dans un appel vibrant à la « rupture audacieuse » en matière de gouvernance médiatique, le SG du SYNPICS a souligné que « la souveraineté du Sénégal ne peut s’affirmer pleinement sans celle de sa presse ». Il a insisté sur le fait qu’une presse libre ne peut exister si elle est soumise à des pressions économiques ou politiques.
Les Exigences du SYNPICS : Une Réforme en Profondeur
Le discours, structuré autour des priorités du nouveau bureau du SYNPICS élu en avril dernier, a posé les bases d’une réforme ambitieuse et nécessaire pour la presse sénégalaise. Trois axes principaux ont été mis en avant pour refonder la profession :
Indépendance structurelle : Le SYNPICS réclame une régulation impartiale et une transparence totale dans les financements des médias. Le syndicat appelle également au strict respect des statuts professionnels pour garantir une presse libre et indépendante.
Valorisation des acteurs : Journalistes et techniciens doivent être sécurisés dans leurs droits et protégés par des contrats en bonne et due forme. Le syndicat plaide pour une reconnaissance pleine et entière de la valeur des acteurs du secteur.
Transformation numérique et éthique : Face aux défis du numérique, le SG a insisté sur la nécessité d’utiliser des outils modernes tout en maintenant un cadre déontologique fort, au service d’une presse responsable et éthique.
Pour un Sénégal Modèle de Protection de la Presse
Au-delà des revendications, le SG a esquissé une vision d’un Sénégal fidèle à ses principes démocratiques, un modèle continental de protection et de valorisation de sa presse. Il a exhorté le Président à faire de la Journée mondiale de la presse un tournant historique et symbolique pour impulser un renouveau dans la profession.
Dans un ton grave, le SG a rappelé les urgences concrètes qui nécessitent une attention immédiate : Le budget 2024 de la Cored (Commission de régulation de l’audiovisuel) toujours en attente ; L’inertie de l’organe d’autorégulation des médias ; L’absence de cartes de presse depuis un an ; Le retard d’application des conclusions des assises remises au ministère depuis novembre dernier.
Un Cri d’alarme face aux blocages
Le discours s’est intensifié à la fin, notamment avec la dénonciation d’une mesure controversée : un arrêté ministériel interdisant la parution ou la diffusion de 381 médias. Le SG du SYNPICS a dénoncé ce blocage, qu’il considère comme un « sabotage institutionnel » qui plonge toute la profession dans l’incertitude. Il a ajouté avec fermeté : « Dans ce musée qu’est devenu notre secteur, la création d’emplois commence par la préservation de ceux qui existent. »
Un engagement pour la liberté de la presse
En conclusion, le SYNPICS a appelé le Président Diomaye à agir en garant de la démocratie en fournissant à la presse sénégalaise les moyens nécessaires pour accomplir sa mission.
Le SG a terminé son intervention en proclamant : « Vive le Sénégal ! Vive la liberté de la presse ! Vive les professionnels des médias et de la communication ! » Un discours sans détour, fort et résolu, qui place la question de la presse au cœur du chantier de la souveraineté nationale. Reste désormais à savoir quelle suite politique sera donnée à cet appel.





Flux RSS

Inscription à la newsletter



« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.