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2000 manifestants en France: PARIS BALAIE MACKY, MACRON NE DORT PLUS


Quelque 2000 personnes, dont de nombreux Sénégalais, ont manifesté samedi à Paris contre le président Macky Sall, qualifié de «dictateur», dénonçant le report de l'élection présidentielle dans leur pays et la répression au Sénégal, qui a fait deux morts.

«Les Sénégalais sont sortis en masse, malgré la pluie» parisienne, s'est félicité auprès de l'AFP le député des Sénégalais de la diaspora Alioune Sall (opposition), qui dénombre «entre 2500 et 3000» participants. «Il y a eu 2000 manifestants», a indiqué à l'AFP la préfecture de police de Paris. Dans le cortège, des protestataires brandissaient des affiches «Macky Sall est un danger pour la sécurité. Macky Sall dictateur»«Sénégal sous dictature», ou encore «Non à un projet monarchique au Sénégal».


Des slogans «Macky démissionne, Macron complice» ont également été scandés par la foule, frustrée d'une réaction jugée timide de la France au report sine die de la présidentielle, initialement prévue le 25 février, annoncé il y a tout juste une semaine par le président sénégalais Macky Sall. L'Assemblée nationale a approuvé lundi un ajournement au 15 décembre, après avoir expulsé par la force les députés de l'opposition.

Dimanche dernier, le ministère français des Affaires étrangères avait «appelé les autorités (sénégalaises) à lever les incertitudes autour du calendrier électoral pour que les élections puissent se tenir dans le meilleur délai possible», sans plus de précisions. Puis mercredi, le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné avait qualifié la situation au Sénégal de «très préoccupante», appelant Dakar à «préserver la longue et solide tradition démocratique (sénégalaise) et à garantir l'ensemble des libertés publiques».


Répression de manifestations

Le Sénégal s'enfonçait toutefois samedi dans la crise après la répression de manifestations au cours desquelles deux jeunes hommes ont été tués. «Quand les gens sortent, on leur tire dessus», a dénoncé le député Alioune Sall. «Non seulement, Macky Sall viole la Constitution, mais sa police réprime de manière sanglante les manifestants.» Le report de la présidentielle est perçu par l'opposition sénégalaise comme une stratégie pour éviter la défaite du candidat du camp présidentiel, voire pour maintenir le président Sall à la tête du pays encore plusieurs années, ce qu'il dément.

«Nous députés français de la Nupes (gauche) sommes solidaires des députés d'opposition au Sénégal, a lancé le parlementaire Aurélien Taché (écologiste), sous les acclamations de la foule. La démocratie, c'est un tout. Il faut lutter pour votre peuple, il faut lutter pour la démocratie, il faut lutter pour la liberté», a-t-il ajouté.



Sambou Biagui




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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.