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Assemblée : la loi de finances passe


L’Assemblée nationale sénégalaise a validé la Loi de Finances Initiale (LFI) pour l’année 2025. Ce vote est intervenu sans débat, le gouvernement ayant invoqué l’article 86 de la Constitution, un dispositif permettant d’engager sa responsabilité sur un texte en l’absence d’une motion de censure déposée dans les 24 heures. La procédure a ainsi permis une adoption automatique après lecture devant les parlementaires.

Que dit l’article 86 ?

Cet article offre au Premier ministre la possibilité d’engager la responsabilité du gouvernement sur des textes cruciaux, notamment la Loi de Finances. Si aucune motion de censure n’est votée dans le délai imparti, le texte est considéré comme adopté. Ce mécanisme renforce l’efficacité législative, mais il limite les débats parlementaires sur le fond.
Un budget aligné sur l’Agenda Sénégal 2050
La LFI 2025 reflète les ambitions du programme « Sénégal 2050 », qui vise à transformer l’économie nationale. Présenté le 14 octobre 2024 par le président Bassirou Diomaye Faye, cet agenda place l’accent sur la souveraineté économique, l’éducation et les dépenses sociales.
Le document contient une vue détaillée du budget 2025, notamment les hypothèses de cadrage budgétaire, les priorités sectorielles, et les allocations budgétaires par secteur. Les chiffres clés incluent :
  1. Recettes et Dépenses :
    • Recettes générales prévues : 4 794,64 milliards FCFA.
    • Dépenses générales : 6 395,08 milliards FCFA.
    • Déficit budgétaire : 1 600,44 milliards FCFA.
  2. Secteurs prioritaires :
    • Une enveloppe de plus de 1 377 milliards FCFA pour l’éducation et la formation professionnelle.
    • 1 070 milliards FCFA pour la souveraineté alimentaire, notamment dans l’agriculture et l’élevage.
      • 1 885 milliards FCFA consacrés aux dépenses sociales.
    • Investissements clés :
      • Développement d’infrastructures pour les pôles territoriaux.
      • Projets stratégiques pour l’énergie, comme un réseau de gazoducs et des autoroutes de l’eau.
      • Résilience climatique et prévention des inondations.
    • Réformes prévues :
      • Rationalisation des dépenses publiques.
      • Révision du Code minier et Code de l’électricité.
      • Promotion de l’inclusion financière et du patriotisme économique.

Trois grandes priorités stratégiques

  1. Souveraineté alimentaire et énergétique
    Une enveloppe de 1 070 milliards de FCFA est consacrée à la modernisation des filières agricoles, à l’industrialisation agroalimentaire et au développement des infrastructures énergétiques. Le gouvernement projette, entre autres, la création d’un réseau de gazoducs pour accélérer la transition énergétique.
  2. Éducation et formation professionnelle
    Avec 1 377 milliards de FCFA, ce secteur bénéficie d’une modernisation des infrastructures, d’une refonte des programmes scolaires et d’initiatives pour améliorer l’employabilité des jeunes, répondant ainsi aux besoins du marché du travail.
  3. Dépenses sociales
    Représentant 34,5 % du budget, les dépenses sociales se concentrent sur la santé, la lutte contre les inégalités et la réduction des disparités régionales.
Contexte économique : Un besoin de redressement
L’élaboration de ce budget intervient dans un contexte de crise économique marqué par un déficit budgétaire supérieur à 10 % du PIB en 2023. Des audits ont révélé des anomalies ayant conduit à la suspension du programme de 1,9 milliard de dollars avec le FMI.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement compte diversifier ses sources de financement. L’introduction des « Diaspora Bonds », estimés à 1 500 milliards de FCFA, constitue une mesure phare pour mobiliser les fonds de la diaspora et stabiliser la dette publique.
 





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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.