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Congrès d’investiture du candidat Amadou Bâ : Du congrès « sans débat » (Ps), au congrès sans éclat (Apr)

Le congrès d’investiture d’Amadou Bâ commence à révéler ses secrets. Il y avait eu de la bagarre, la notoire absence de Harouna Dia et cette opération destinée à renforcer les positions de Macky Sall au sein de l’Alliance pour la République (APR).


C’est, en grande partie, le congrès dit « sans débat » de 1996, qui a signé la chute des socialistes en 2000. Il y a eu certes l’usure du pouvoir après quarante ans aux affaires, mais, à coup sûr, les défections de Djibo Leyti Kâ et de Moustapha Niasse, mécontents de la mise en selle de feu Ousmane Tanor Dieng, comme premier secrétaire du Parti socialiste (PS). Le congrès d’investiture d’Amadou Bâne s’est pas autoproclamé « sans débat », mais à voir les secrets de cette messe, tout porte à croire qu’on n’est pas trop loin des querelles de leadership ayant eu raison du PS.

Le jeudi dernier, à l’hôtel King Fahd, il n’y avait pas l’union sacrée autour du candidat de Benno Bokk Yaakaar, Amadou Bâ, pour qui ce congrès a été sans éclat. Loin s’en faut ! Deux pontes de l’Alliance pour la République, en l’occurrence, le député et président du groupe parlementaire de la majorité, Abdou Mbow et Mor Ngom, ministre, conseiller personnel du président de la République, se sont donnés en spectacle. Les deux hommes, selon notre source qui a requis l’anonymat, se sont donné des coups de poing pour une banale affaire de place. « C’est Abdou Mbow qui était assis à la place de Mor Ngom. Et ce dernier tenait à tout prix à se rasseoir au même siège », explique notre source.

L’affaire a alors dégénéré en une rixe. Simple mésentente ? « Non, c’est plus profond », tente d’analyser la même source. A l’en croire, c’est le duel de courte durée qui avait opposé le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Abdoulaye Daouda Diallo et le Premier ministre-candidat, Amadou Bâ, qui joue ses prolongations. Les deux camps continuent de s’affronter par lieutenants interposés. « Abdou Mbow est un proche d’ADD, alors que Mor Ngom joue la carte Amadou Bâ », précise notre interlocuteur. C’est à croire que le choix porté sur Amadou Bâ divise en profondeur l’APR. Et que l’union affichée jeudi dernier, passe pour amuser et rassurer la galerie.

D'après le journal "Point Actu", un autre conflit aurait éclaté au cours de la manifestation. Cette fois-ci, une autre source parle d’échanges d’insanités entre le ministre de l’Education nationale Cheikh Oumar Anne et un proche d’Abdoulaye Daouda Diallo. Un autre incident a failli faire désordre pendant la messe d’investiture du Premier ministre, Amadou Bâ. Le président des structures du parti, Mbaye Ndiaye, qui n’était pas prévu parmi les orateurs, a dû user d’un forcing pour se faire entendre de ses camarades. Mbaye Ndiaye a fini par parler, mais il est, sans doute, en train de ruminer sa colère et sa déception. Membre fondateur de l’APR, tête de file des proches de Macky Sall, alors en difficulté contre le chef de l’Etat Abdoulaye Wade, Mbaye Ndiaye ne comprend sûrement pas ce qui lui vaut cette obstruction.

Le congrès d’investiture compte parmi ses bizarreries, l’absence notoire de Harouna Dia, militant de la première heure de l’APR, ce financier du parti, résidant au Burkina Faso où il a son business, n’a pas assisté à l’investiture d’Amadou Bâ. Il a pris son vol le matin de l’événement. Pourtant, Harouna Dia a été aperçu aux côtés du Président Macky Sall à Kigali, pour l’inauguration d’une usine de fabrication de vaccins ARN messager. Une absence qui, comme il faut s’y attendre, charrie beaucoup de commentaires.

« On va vers des élections cruciales où aucune présence, notamment celle de Harouna Dia, n’est de trop. On ne peut pas comprendre que ce proche et ami du Président Macky Sall, fasse faux bond », commente un interlocuteur militant de l’APR. En vérité, le congrès d’investiture d’Amadou Bâ ressemble fort à un moment destiné à conforter Macky Sall dans ses positions de patron de l’APR.

La motion lue par le porte-parole de l’APR, Seydou Guèye, déclare que le « congrès extraordinaire conforte le Président Macky Sall dans ses fonctions de l’Alliance pour la République ». La motion ajoute autoriser « le président du parti, à procéder au réajustement organisationnel de nature à garantir l’opérationnalité et la vitalité de nos différentes structures ».
 





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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.