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Expulsion de migrants : la Mauritanie dénonce l’alarmisme et la désinformation


Le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Mauritaniens de l’extérieur a réagi dans un communiqué, affirmant que le débat récent sur la question migratoire découle de « la diffusion d’une foule d’informations où se mêlent l’amalgame, le confusionnisme, l’alarmisme, l’intoxication et la surenchère ».
Dans ce document, les autorités mauritaniennes précisent que « la Mauritanie accueille d’ores et déjà des ressortissants des pays voisins du Nord et du Sud, dont certains sont des réfugiés et d’autres des migrants traditionnels ». Elles soulignent que « le statut de ces deux catégories de ressortissants est régi par une réglementation bilatérale et/ou internationale ». Et d’ajouter : « Ces ressortissants sont, chacun selon sa spécificité, considérés comme des résidents réguliers. En fonction du titre de séjour dont ils sont détenteurs, ils bénéficient de tous les droits dans leur seconde patrie qu’est la Mauritanie. »
Le ministère des Affaires étrangères met toutefois en garde contre les risques liés à la migration irrégulière, qu’il qualifie de « phénomène contemporain qui, s’il n’est pas maîtrisé, risque de compromettre ce climat mutuel d’hospitalité et de quiétude entre les populations de pays liés par une histoire commune, transcendant toute territorialité ». Il souligne que « la migration irrégulière a pris des proportions qui ne servent ni le pays de transit, ni le pays d’accueil final, encore moins le pays d’origine ». En effet, expliquent les autorités mauritaniennes, « elle porte et dissimule souvent d’autres défis sécuritaires, ainsi que des trafics de toutes sortes, y compris humains ».
Elles assurent par ailleurs que, « afin de permettre la libre mobilité des populations d’un pays à l’autre, la Mauritanie a consenti un effort important pour offrir, par exemple, aux ressortissants ouest-africains la possibilité de régulariser leur séjour grâce à l’obtention de cartes de résident selon des procédures simplifiées ». Toutefois, déplore le ministère, « il est fort regrettable que le renouvellement annuel de ces cartes de séjour ne soit pas toujours effectué par une grande partie des migrants, les exposant de facto à une situation d’illégalité ».
Les autorités réaffirment enfin que « la Mauritanie privilégie une migration régulière, sûre et ordonnée » et réitèrent « son engagement sans concession contre les flux migratoires irréguliers et les réseaux qui y sont associés ». Et de conclure : « La Mauritanie demeure cette terre d’accueil de toujours pour les ressortissants étrangers en situation régulière, en particulier ceux en provenance des pays voisins. C’est un principe fondamentalement inébranlable, profondément ancré dans un héritage commun marqué par le brassage et le partage mutuel. »


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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.