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Macky Sall jusqu’à quand ? Naissance d’un front commun pour décider

La plateforme de la société civile Aar Sunu Election annonce sa jonction avec le Front des candidats à l’élection présidentielle du 25-Février, qui regroupe 16 des 19 candidats, avec la coalition d’opposition F24 et avec le Front pour la défense de la démocratie.


Un collectif citoyen a annoncé, ce 29 février, la création d’un front commun avec l’opposition. Objectif : faire en sorte que l’élection présidentielle se tienne avant le 2 avril, date officielle de la fin du mandat du président Macky Sall.

« Cette unité d’action doit permettre de mener des actions collectives en synergie pour éviter la dispersion des forces qui luttent contre le coup d’État en cours », affirme la plateforme de la société civile Aar Sunu Election (« Préservons notre élection ») dans un communiqué. Aar Sunu Election annonce sa jonction avec le Front des candidats à l’élection présidentielle du 25-Février (qui regroupe 16 des 19 candidats), avec la coalition d’opposition F24 et avec le Front pour la défense de la démocratie.

Macky Sall jusqu’à quand ?

Plus tôt dans la matinée, Macky Sall avait réaffirmé qu’il partirait le 2 avril,  semblant rejeter l’une des préconisations d’un forum réuni à son initiative et boycotté par la quasi-totalité de l’opposition. 
Le dialogue national, organisé les 26 et 27 février,  a recommandé, dans ses conclusions, que l’élection ait lieu le 2 juin, soit deux mois après la fin officielle du mandat de Macky Sall, et que le président reste en fonction jusqu’à l’installation de son successeur. Le chef de l’État a indiqué le 28 février, en Conseil des ministres, qu’il allait demander l’avis du Conseil constitutionnel sur ces recommandations.
Le 29 février, Macky Sall a réaffirmé que la date de son départ restait « absolument ferme », alors que l’opposition le soupçonne de vouloir se maintenir au pouvoir après son annonce du report de la présidentielle.

« Le dialogue national a proposé le 2 juin 2024 comme nouvelle date de l’élection présidentielle. Je remercie les forces vives pour ces assises. Toutefois, je tiens à préciser que je quitterai mes fonctions au terme de mon mandat, le 2 avril, comme je l’ai déjà indiqué », a-t-il écrit.
Macky Sall a dit à plusieurs reprises ces derniers jours qu’il partirait le 2 avril. Mais, le 26 février dans la soirée, il a ouvert la voie à une prolongation. « Je suis prêt à rester encore, même si ce n’est pas mon choix […] parce que je suis pressé d’en finir et de partir », a-t-il déclaré.

Vide juridique au Sénégal ?

Un départ du président Sall le 2 avril et un renvoi du scrutin au 2 juin ouvriraient la voie à une situation inédite et à un vide juridique, la Constitution ne prévoyant pas ce cas de figure.

« Face à cette situation, qui risque de plonger notre pays dans une instabilité sociale indescriptible, la plateforme a décidé d’intensifier la lutte », a indiqué Aar Sunu Election, pour qui Macky Sall « persiste dans son refus de respecter le calendrier républicain et la légalité constitutionnelle ».


Sambou Biagui




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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.