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​ENTRE MALÉDICTION DU VAINQUEUR ET CAPTURE RÉGLEMENTAIRE, LE SÉNÉGAL PIÉGÉ (PAR LE PROF ABOU KANE)


​ENTRE MALÉDICTION DU VAINQUEUR ET CAPTURE RÉGLEMENTAIRE, LE SÉNÉGAL PIÉGÉ  (PAR LE PROF ABOU KANE)
En économie, on parle de malédiction du vainqueur lorsqu’on emporte une vente aux enchères en payant un prix qui est de loin plus élevé que celui qu’on devrait payer pour le bien mis en vente. Par exemple, si tous les concurrents ont payé entre 100 et 200 et que, par peur de perdre le bien, on propose 3.000, alors qu’on aurait pu juste mettre 300, on est dans ce cas.

Macky Sall et le PDS voulaient le report de l’élection. Ils ont payé un prix trop élevé en plongeant le Sénégal dans une incertitude inédite avec une vague de condamnations à l’échelle nationale et internationale. Lorsqu’ils s’en sont rendu, ils parlent de loi d’amnistie comme si cela était une exigence qui est à l’origine de la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire et au report de la présidentielle. 

👉La capture règlementaire ou capture du régulateur survient lorsqu’une institution publique qui est destinée servir l’intérêt général se met à servir des intérêts privés. Cela peut arriver soit en cas de corruption (moindre mal car ça peut être passager), soit en cas de présence de représentants de lobbys privés dans des institutions publiques (cas plus grave car structurel).

Les citoyens élisent un président et des députés. Le président use des pouvoirs qui lui sont conférés pour nommer les membres du conseil constitutionnel (CC) qui arbitrent la compétition électorale. Des députés du PDS accusent deux juges du CC de corruption (sans donner de preuves) et le corrupteur serait le premier ministre qui est le candidat du camp du pouvoir qui n’était pas prêt apparemment. Le président de la république arrête le processus électoral, les députés du PDS et de l’APR actent le report en votant une loi et c’est le conseil constitutionnel (accusé) qui doit maintenant se prononcer sur la validité de cette loi qui a comme corollaire l’ouverture d’une enquête sur des membres du conseil constitutionnel. 
Il y a un phénomène de capture réglementaire puisque des intérêts privés sont en jeu car ceux qui sont dans la chaîne de décision (président de la république, députés, membres du conseil constitutionnel) sont tous concernés personnellement par les choix qu’ils font au nom de la collectivité.

Le Sénégal est piégé ! 

Pr Abou KANE
FASEG/UCAD

Sambou Biagui




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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.