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Dialogue national : de larges consensus dégagés, « un tournant de notre démocratie », selon Dr Cheikh Gueye


Le Dialogue national sur le système politique sénégalais s’est officiellement achevé ce mercredi au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad), avec un discours de clôture marquant du facilitateur général, Dr Cheikh Gueye.
Il a salué « un tournant de notre démocratie » et insisté sur la nécessité pour tous les citoyens de s’approprier les consensus majeurs issus des travaux.
Au terme de plusieurs jours d’intenses concertations réunissant plus de 700 participants venus de toutes les composantes de la société – acteurs politiques, société civile, chefs religieux, jeunes, femmes, syndicats, universitaires, entrepreneurs – le dialogue a permis d’ouvrir une voie nouvelle pour la refondation du système politique, sous le signe de l’inclusion et du dépassement.
« Nous avons osé interroger notre propre système politique, déconstruire les routines du jeu démocratique », a affirmé Dr Gueye, soulignant « une victoire du peuple sur la résignation, du débat sur la méfiance ».
Trois commissions ont travaillé sur des thématiques essentielles. Les résultats de consensus sont inédits :
100 % de convergence au sein de la Commission Démocratie, libertés et droits humains,
94 % de consensus pour la Commission Processus électoral,
26 % d’accords dans la Commission sur les Réformes institutionnelles et organes de gestion des élections.
Par ailleurs, 15 000 Sénégalais, en majorité des jeunes, ont pris part au dialogue via la plateforme numérique « Jubbanti », offrant une participation citoyenne élargie au-delà des murs du Cicad.
Dr Gueye a rendu hommage à l’ensemble des membres du directoire du dialogue, saluant leur « compétence, leur calme et leur sens du devoir ». Il a souligné l’engagement exceptionnel du Directeur général des Élections, M. Birame Sène, et l’apport méthodique des présidents, assesseurs et rapporteurs des différentes commissions.
Enfin, il a tenu à remercier le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, pour son implication personnelle et son soutien logistique et politique à ce « grand Diisoo national ». Les conclusions du dialogue seront transmises au chef de l’État, conformément à son engagement d’en faire un socle pour des réformes durables.
« Ce dialogue a permis l’émergence d’un socle commun. À chacun maintenant de le porter pour construire un Sénégal plus juste, plus inclusif, plus démocratique », a conclu le facilitateur.

soleil





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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.