Ce lundi 14 juillet, dans l’enceinte de la Primature, le Premier ministre Ousmane Sonko a réuni l’ensemble des membres du gouvernement pour donner le ton en ce qui concerne la mise en œuvre de l’Agenda national de transformation « Sénégal 2050 ». Quinze mois après sa nomination, il a dressé un diagnostic et présenté une feuille de route.
Il a appelé ses collaborateurs à initier une « nouvelle étape, marquée par une exécution plus rapide, une meilleure coordination suivie rigoureusement de nos priorités nationales ». Le chef du gouvernement a salué le travail accompli dans l’élaboration et le vote de la loi de finances rectificative, tout en rendant hommage à l’équipe économique et diplomatique. Il a affirmé que cette réunion devait marquer un « changement de rythme et de méthode ».
Pour appuyer cette ambition, le Premier ministre a détaillé huit axes d’intervention, présentés comme incontournables dans le pilotage de l’agenda « Sénégal 2050 ».
Le premier axe vise à éliminer les lenteurs administratives. « Aucun obstacle bureaucratique ne doit freiner l’action publique », a-t-il martelé. À ce titre, il a annoncé le déploiement d’un système de gestion digitalisée du courrier dans un délai de trois mois, avec comme priorité de mettre fin aux correspondances sans suite.
Deuxièmement, tous les projets financiers en cours devront être accélérés. Le suivi rapproché relèvera désormais de la Primature en lien avec le Bureau Opérationnel de Coordination et de Suivi (BOCS). Troisièmement, les projets dits « mûrs » et déjà inscrits dans la loi de finances rectificative devront être lancés dans un délai de 30 jours, avec un accompagnement direct du gouvernement.
Un quatrième dispositif concernera les projets en attente. Une task force sera créée sous l’autorité du Premier ministre. Elle réunira plusieurs entités techniques et financières que sont : le Fonsis, le BOCS, l’APIX, la DPPE, la CDC, la Direction générale de la coordination et l’UNAPP. « Nous ferons appel à des cabinets privés spécialisés pour accélérer ce travail », a précisé Ousmane Sonko qui informe avoir confié la coordination de la maturation de ces projets à la DGPPE selon « un calendrier accéléré avec un suivi régulier ».
La gouvernance des projets interministériels a aussi été abordé par le chef du gouvernement. Le Premier ministre a plaidé pour une architecture plus claire, notamment pour les initiatives multisectorielles comme le numérique. En attendant un cadre formel, il a décidé que la Primature abritera temporairement ces projets.
Le sixième point porte sur les engagements internationaux et présidentiels. Chaque ministère devra produire un rapport trimestriel détaillant l’état d’avancement de ces obligations. En parallèle, les feuilles de route ministérielles devront être actualisées avant la fin juillet, en cohérence avec les priorités du gouvernement. « Ce plan précisera les actions, les échéances, les acteurs impliqués, la hiérarchisation des priorités ainsi que les contraintes et mesures d’atténuation », a-t-il exigé, en fixant la date butoir du 15 août pour leur soumission.
La septième priorité concerne les Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026. Ousmane Sonko a insisté sur une organisation rigoureuse et anticipée, et, il a qualifié l’événement de « véritable enjeu national ».
Enfin, le huitième, et dernier point, concerne la mise en œuvre du plan de redressement national. « Dans les prochains jours, je présenterai ce plan de redressement d’abord en Conseil des ministres, avant d’en faire une présentation publique », a-t-il annoncé. Le premier ministre de préciser que ce plan visera notamment la simplification administrative, l’emploi et l’attractivité des investissements. Un premier bilan est attendu en septembre.
Un programme de communication est également prévu dès le mois d’août pour sensibiliser les populations et mobiliser l’ensemble des parties prenantes. « Nous entrons dans une phase où chaque blocage aura un responsable identifié. Chaque projet un échéancier précis et chaque ministre une feuille de route claire, suivie et évaluée », a prévenu Ousmane Sonko. Il ajoute : « La parole de l’État engage, il faut la traduire en acte avec méthode, exigence et efficacité. Je compte sur vous tous pour relever ces défis collectifs ».
