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Dialogue national : l’APR justifie son boycott par la "persécution politique" de ses cadres


La tension monte entre l’Alliance Pour la République (APR) et les autorités judiciaires sénégalaises. Dans un communiqué rendu public ce lundi, le Secrétariat exécutif national du parti de l’ancien président Macky Sall a vigoureusement dénoncé le placement sous mandat de dépôt d’Amadou Mansour Faye, ancien ministre et maire de Saint-Louis. L’APR parle d’un acte « injuste » et d’une « instrumentalisation de la justice à des fins de persécution politique ».
« Notre camarade Amadou Mansour Faye […] vient d’être injustement placé sous mandat de dépôt par une justice scélérate, une justice aux ordres qui exécute froidement une commande politique », a affirmé le parti dans son communiqué. Selon l’APR, cette décision viole « toutes les normes internationales d’une justice équitable ».
Le parti présidentiel déchu accuse ouvertement le régime en place de vouloir « humilier et bâillonner d’honnêtes citoyens dont le seul tort est leur loyauté à l’Alliance Pour la République ». Il estime que la procédure judiciaire engagée contre l’ancien ministre est révélatrice d’une volonté de répression ciblée contre les anciens responsables de l’APR.
Dans son communiqué, le parti assure son « soutien total » à Amadou Mansour Faye, présenté comme « un homme de principe et de courage, qui incarne la fidélité et la loyauté, qui a accompli sa mission ministérielle avec honneur et dignité avec un souci primordial de servir l’État ».
L’APR évoque une « énième forfaiture » visant à « ternir l’image d’un homme et harceler sa famille politique et biologique ». Le communiqué y voit la confirmation d’une « volonté manifeste du régime de déstabiliser le parti par le biais d’un règlement de comptes planifié pour réduire au silence l’APR et ses responsables ».
En réaction à ce qu’il considère comme une série d’actes hostiles, le parti a également annoncé son retrait du dialogue national. « Dans ces circonstances d’instrumentalisation de la justice […], le refus de l’APR de prendre part à un Dialogue futile aux antipodes des préoccupations du peuple se justifie amplement », a mentionné le communiqué.
Prenant à témoin l’ensemble du peuple sénégalais, « dans la diversité de ses composantes – chefs religieux, autorités coutumières, acteurs politiques, intellectuels, universitaires et membres de la société civile », l’APR appelle à une prise de conscience face à ce qu’il qualifie de « peste brune du régime ».
Le parti a enfin lancé un appel à ses militants, tant au Sénégal que dans la diaspora, à rester mobilisés. « L’APR appelle ses militants […] à l’unité et à la discipline, afin de mener ensemble un combat déterminé et pacifique pour faire face à l’injustice », a conclu le communiqué signé par le Secrétariat exécutif national.





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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.